Celle qui n'en revient pas

J’étais en train de jouer à la femme modesque en zieutant d’un œil averti la nouvelle collection chez Naf Naf, je papillonnais de cintre en cintre, de robes aux pantalons quand soudain une femme d’un certain âge, me cramponne le bras et me dit d’un air autoritaire « Je peux voir », pensant qu’elle souhaitait regarder cet horrible tee-shirt bicolore, fluide à n’en plus finir, je me décale gentiment, mais non, pense tu … Elle voulait regarder mes deux plus belles merveilles, pas mes fesses hein, enfin pas encore, non elle souhaitait voir mes deux adorables lutins des bois enchantés (j’en fais trop, non ?),bon mes deux sales monstres …

« C’est des vrais ? »

« Ah non, c’est pas possible quand ce … »

« Ah ça y’est on va me faire un cours sur l’histoire des monozygotes, et dizygotes, j’y comprends jamais rien, c’est des vrais, oui ou non ? »

J’en avais presque la bouche ouverte de tant de haine, j’avais envie de lui exprimer oralement des horreurs interdites au moins de 18 ans mais je me suis ravisée pour donner une réponse politiquement correcte

« Ce sont des faux, c’est un garçon et une fille » Pauvre idiote !

« Elle est où la fille, pfff avec cette manie de toujours couper les cheveux des enfants … »

Ah ah ah … « pour les couper faudrait déjà qu’il en est assez… »

« C’est vrai qu’on voit de plus en plus d’enfants sans cheveux maintenant, c’est vraiment un problème de nos jours »

« Ah oui, UN GROS PROBLEME DE SOCIETE … » On en reparlera si vous le voulez bien dans un prochain post …

« Mon fils a des jumeaux aussi mais le pauvre ce sont deux garçons, vous avez eu un peu plus de chance, vous avez eu le choix du Roi ». Si quelqu’un dans l’assistance pouvez-vous tuer ce foutu roi, je n’en peux plus, merci de votre clémence.

Je ne sus répondre que d’un « ah oui » et sinon tu peux dégager le passage que je me casse vite fait de cet endroit.

La voyant s’approcher de très très prêt avec ses doigts crochus de folle, j’avais envie de hurler « tu poses un seul doigt sur mes enfants, c’est simple ta plus de mains, connasse » mais ma réponse fut beaucoup plus cordiale « excusez-moi, je ne préfère pas qu’on les touche, vous savez avec tous les microbes qu’on transporte sur nos mains, ahh ahh ahh » rire de bécasse pour désamorcer une réflexion sur les mains sales …

Je crois que mon rire n’a pas eu l’effet escompté, puisqu’elle m’a incendié d’un « vous avez qu’à dire que je me lave pas les mains, petite mal élevée » … en me tournant les talons d’un pas assuré. Moi mal élevée… ! On doit pas avoir la même notion de l'éducation, ma très chère Madame. 

Et toi maman, tu as des anecdotes sur le sans gênes des gens ?

Bisous de Mme Qui Décidément Ne Comprends Rien Aux Vieux